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L'Homme en Noir

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instants de chroniques pour du temps à perdre !


Le Hobbit, histoire d'un aller et retour (dans ta GUEULE)

Publié par Nicolas Koredly sur 11 Décembre 2014, 08:52am

cadeauuuuuu

cadeauuuuuu

Peter Jackson vient de finir son adaptation du Hobbit, et le moins qu'on puisse dire c'est qu'il l'a fait avec un brio digne de la première trilogie, ce qu'on lui a reproché d'ailleurs. Et oui, Peter Jackson s'est énormément inspiré du seigneur des anneaux pour réaliser le Hobbit, y mettant des références tous le long de sa saga... Alors que ce très cher Tolkien l'avait traité comme un livre pour enfants, où ni Sauron, ni démon, ni Galadriel, ni Legolas, ni...

BANDE DE TETE DE PIIIIIIINE !!!!!!!!

Désolé de m'enerver auprès des trois personnes qui liront ça. MAIS s'il y'a une chose qui m'agace, c'est l'illogisme constant de ces remarques, qui peut être balayés en un simple connaissance de qui était Tolkien, et ce qu'était le Hobbit à la base. Donc plutôt qu'une critique construite, je vais plutôt répondre à chaque critique les unes après les autres à partir de ce que j'ai pu entendre.

On attaque.

1 : "Nan mais, trois films de 2h30 sur un livre de 130 pages, lol quoi." : Est-ce que vous l'avez déjà lu le Hobbit ? Mais vraiment hein, sincèrement... Tolkien voulait écrire un conte basé sur son univers mythologique, certes, mais surtout une œuvre destinée à ses enfants ! La quête de Bilbon est celle de l'arrivée dans l'âge adulte, elle rejoint les concept de "mythologie unique" ou monomythe (je conseille Joseph Campbell tout ça). Bilbon n'a jamais eu pour but d'être édité. C'est arrivé comme un cheveu sur la soupe. Et sincèrement, il passe une journée à décrire les grelots des petits chapeaux pointues des nains, et le déluge de couleur. Bref, ceux qui ont lu ce livre, et bien lu, savent que c'est un gruyère, bon mais plein de trous. Que les implications entre les personnages sont à peine creusé, que sur les treize nains on se fout de onze d'entre eux, et que leur mort est un monument de foutraque façon (j'en ai rien à fouuuuuuutre). J'aime Tolkien, mais sincèrement qui s'est ému quand on décrit le destin de Fili et Kili, en une seule ligne un peu du genre "ah ben merde, ils ont glissé les cons". Je maintiens ici que si on veut s'intéresser vraiment aux nains, ne serait-ce qu'à leur visuel et leur attitude, que la folie de Thorin doit saisir le spectateur, il FAUT pouvoir développer son récit, et si possible l'articuler de manière à ne pas le jeter à la face du spectateur.

2 : "Nan mais Legolas il a rien à faire là. C'est tellement inutile." : Ah... Pauvre geek boutonneux... Legolas est le fils de Thranduil (tu sais, le mec avec son cerf et sa couronne charisme + 15). Et tu remarqueras, pauvre geek boutonneux que ledit Thranduil est relativement présent dans l'oeuvre de Tolkien qu'est le Hobbit. Or quand Tolkien écrit le Hobbit il n'a pas encore notion, ni imagination concernant Legolas, et quand il écrit le seigneur des anneaux, il y fait par contre allusion et pas qu'un peu. A moins donc que Legolas n'ait que soixante ans, ce qui est peu probable, il est bien évidemment présent chez son père par un procédé de pure logique. Qu'on critique le fait qu'il soit trop présent, là c'est autre chose, et ça s'entend. (et je suis pas fan de Legolas, mais à un moment faut arrêter de dire des conneries.)

3 : "Genre il invente une radasse à vagin, et genre un nain peut aimer une elfe, et réciproquement" : Pauvre de toi, chrétien sans âme. Ne sais-tu pas malheureux que le pouvoir de l'amour est le plus fort ? Bon, blague à part, peut-être penses-tu que le cas Tauriel est une honte, sache que mon seul soucis par rapport à son arrivé est le fait d'avoir explicité qu'ils voulaient un personnage féminin dans un texte qui en est dépourvu. Pour ma part, je n'avais pas besoin d'explication. Néanmoins avant de taper du poing sur le barnum, laisse moi te rappeler oh pauvre chrétien sans âme qui Gimli ne cache pas un amour profond et sincère envers Galadriel. Pourtant, il sait être vindicatif le petit barbu. Quand à l'amour entre espèce différente, dois-je rappeler Aragorn et Arwen ? Beren et Luthien ? Les propres ancêtres d'Elrond ? Là ça vous choque parce que le garçon est plus petit que la fille, c'est ça... Tyrion Lannister se sent réellement insulté par ce racisme sachez le ! De plus, il y a un petit fait que vous semblez avoir oublié, les elfes sont sensés aimer chaque ESPÈCES ! Vous n'arrêtez pas de dire que les elfes sont des hippies d'amour et quand UN personnage suit cette logique de manière non cliché, ça vous énerve. L'amour sincère n'est pas forcément sexuelle

4 ; "C'est du tout numérique maintenant, y'a plus le côté carton du premier". : Pauvre de toi Viggo Mortensen, OUI JE SAIS QUE TU ES LA ! Ton adresse IP t'a trahi ! Et le fait que j'ai voulu devenir Aragorn à cause de toi n'en est que plus douloureux face à tes vils propos ! Je dirai néanmoins que cet argument s'entend. Si on exclue l'ignorance des soucis ayant eu lieu en cours de tournage, vu que la moitié des décors du film avaient brulé (je suis sûr que c'était toi Mortensen, oui oui !!), on peut entendre que certains regrettent le bon vieux temps du tout carton... C'est un argument rétrograde, réactionnaire, et pour tout dire qui sent bon l'huile de baleine, mais je l'entend !

5 : "Non mais attend, comment c'est trop débile ce film, il a aucun sens !" :

Bon. Et cet argument rejoint un peu l'idée au dessus. Attention, ce qui suit va te demander de t'accrocher à ton siège parce qu'on arrive dans de l'analyse de haute volée. Je vais ici te proposer une analyse cryptique et politique de la trilogie du Hobbit, ça n'est pas forcément vrai, mais tu vas voir que ça risque de te faire manger des cailloux.

Comme pour une certaine critique sur Jon Snow (que j'écrirai dans le futur de demain, oui cet article est médiumique.) je vais prendre au plus simple.

Un peuple ingénieux de grand joaillier se fait chasser de sa montagne par une sombre bête, et quand ils demandent de l'aide, on leur tourne le dos. Suite à ça, ils n'oublient jamais et ne pardonnent jamais (oui oui c'est bien dit). Finalement, l'occasion est donnée de rentrer dans leurs terres pour chasser la bête, laquelle est finalement anéantie. Mais une fois à l'intérieur de leur montagne, ils décident d'en garder les richesses et renvoie les gens qui sont affamés à la porte se faire papaoutai (comme dirait stromae) loin de chez eux. Cette attitude isolationniste est tellement présente qu'ils laissent leurs propres frères mourir pour les défendre, et leur chef se refuse d'agir pour l'intérêt commun. Finalement, ce dragon qui était l'ennemi principal se révèle être presque un esprit intangible qui s'empare peu à peu de celui qui ne désirait rien d'autre que de le voir anéanti. Il se rend compte de son erreur, et décide d'aller avec ses rivaux, voir ennemis d'hier, pour affronter la menace d'un anéantissement total, en détruisant de l'intérieur ce mur qu'il a battit pour laisser les autres mourir devant sa porte.

Et Israel connard ? Oui, il y a plusieurs choses particulièrement proches entre l'attitude de Thorin et de certaines personne au moyen-orient, et s'il est évident que Tolkien n'avait pas cette idée en écrivant Bilbon (à moins d'être médium, faut pas déconner) quand Jackson réalise les films cette histoire est clairement marqué, voir ancré dans ces films. Maintenant tout réduire au seul conflit du Moyen-Orient serait bien stupide. Force reste de constater que nous, occidentaux bien pensant sommes bien les Thorin de cette histoire. Oui les films de jackson nous montre le Roi des nains comme une icône, et le premier film le place en héros d'une telle puissance que sa chute nous est plus douloureuse. Oui nous somme ce nain, assit sur son tas d'or, ravi d'en avoir chassé le dragon et refusant d'ouvrir nos frontières.

Un travail d'adaptation, c'est replacer une œuvre, et sa substance dans un autre média, en transformant les thèmes pour offrir un messages. Starship troopers est par exemple une bonne adaptation vu qu'elle retranscrit le message fasciste de "étoiles, garde à vous", sauf qu'elle le pousse tellement dans ces retranchements qu'elle en devient une critique de l'oeuvre de départ.

Jackson ne livre pas une critique de Tolkien ici, mais une critique de son spectateur, de sa nature profonde de nain sous sa montagne, indifférent des problèmes du monde, et refusant de partager la moins pièce d'or à des gens qui en ont besoin sous prétexte de sa souffrance passé (et réelle). Vous vouliez un film politique, anti-militariste, et surtout humaniste, vous en avez trois, avec une vraie poésie sur le désir de possession et ce que ce désir nous pousse à faire.

Car oui, même Thranduil peut abandonner son humanité et son amour pour retrouver un collier de perle, et si on lit entre les lignes pour comprendre que ledit collier appartenait à sa femme, on y perçoit alors les raisons de la colère de ce dernier souvenir si chère à son âme, qui le pousse à trahir tous ces idéaux.

Le monde n'est pas beau, ni jovial dans le hobbit. Bilbon doit se battre car son départ est annoncé comme un décès, et finalement le plus ouvert des êtres devient celui que sa communauté isole, mais il devient par son ouverture le plus riche de celle-ci (et pas riche d'argent, bien entendu.)

Libre à vous à présent de toujours croire que ce film est mauvais. De ne pas l'aimer, mais ne dites pas qu'il est stupide quand il retranscrit ce que doit être une histoire, et qu'il le fait avec autant de poésie.

Peter Jackson, encore, et à tout jamais.

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M
Bon alors déjà, moi j'adore ces films donc je pars du bon pied. J'aime Peter Jackson, j'aime ces/ses histoires, j'aime la Terre du Milieu et Ian McKellen.<br /> Alors par contre, par contre, je n'aurais jamais fait un parallèle avec Israël. Mais ça marche tellement bien ! C'est tout à fait ça ! Je ne suis pas toujours d'accord avec tes critiques mais là oui. Tant mieux ! =)
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