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L'Homme en Noir

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instants de chroniques pour du temps à perdre !


Dark knight returns II : The revenge of the sequel

Publié par Nicolas Koredly sur 23 Mars 2016, 15:16pm

Dark knight returns II : The revenge of the sequel

Il faut bien comprendre une chose, oui je n'aime pas Zack Snyder. Mais à l'impossible, nul n'est tenu, et dans les dernières secondes, j'ai tenté de croire à ce Batman v. Superman. C'est vrai, j'avais douté, houspillé, grappillé chaque petite critique, mais comme on me l'avait fait souvent remarqué "tu n'as pas vu le film encore". C'est vrai... C'est un fait, je n'avais pas vu le film. Et j'ai essayé de me forcer à y croire pour ne pas crucifier le résultat d'entrée de jeu. J'y suis même allé avec ma fiancée, espérant qu'elle calmerait mes ardeurs.

Le film a établi deux records. Il s'agit du premier film à s'être décrédibiliser en 4 minutes, montre en main, et le premier film où j'ai failli quitter la salle. Batman V. Superman est une purge, une merde innommable fournie d'une emballage puant et dangereux, où les idéaux de presque un siècle sont oubliés au profit d'un grand spectacle qui, fait rare, a prêt de dix ans (vingt ?) de retard... Autant le dire, cette critique ne sera sans doute pas agréable, parce que oui, B V. S est le pire film de super-héros jamais sorti au cinéma.

On attaque...

1/ Si les ricains n'étaient pas là, nous serions tous en Islamie.

L'histoire de Batman V. Superman prend place dix huit mois après Man of Steel. Pendant ce délai, on a construit une statue à superman (parce que... ben parce que...), sauf que des vilains noirs islamistes, qui bossent avec des vilains russes (poutine tout ça) prennent en otage lois lane. Heureusement, superman arrive, et... Tue le mec qui pointait une arme sur la pauvre miss lane...

Ah... D'entrée comme ça... On va sans doute me dire "nan mais il est pas mort, on voit pas le cadavre", et cette argument va étrangement resservir tout le long du film. Sauf que le monsieur traverse deux murs, poussé par un kryptonnien lancé à pleine vitesse (plutôt que d'attraper le bout de l'arme hein). Sauf que tout ça était une vilaine machination parce qu'en fait, les russes travaillent pour Luthor, et le but était de... Ben de faire péter un câble à superman, ce qui a réussi visiblement.

En parallèle, dans une banlieue proche de métropolis (jamais la baie de gotham n'aura été aussi proche de la ville mère, au point qu'on puisse passer de l'un à l'autre en quelques minutes... Paye toutes tes incohérences alors) Batman poursuit sa quête de justice en... Massacrant à main nu des mecs avant de les torturer et de les marquer au fer rouge, ce qui en prison résulte par un tabassage des autres prisonniers............

Oui, vous avez bien lu. Batman ici n'hésite pas à y aller du fer rouge contre les vilains (mais on nous précise bien que c'est des pédophiles, ils l'ont cherché les bougres.), mais on y reviendra. Batman est tout colère parce que Superman il a cassé une tour du World trad... Euh de Wayne enterprise.

Donc comme il est tout colère, il cherche un moyen pour neutra... Ah non en fait il veut tuer superman. Oui oui, c'est son but de découper superman, à aucun moment il n'envisage une autre tactique, mais comme de toute façon batman n'hésite pas à tuer.. Hein, oui oui il tue plein de monde, mais c'est pas grave, c'est des méchants...

Okay... On arrête là le résumé, on va attaquer le fond du problème directement.

2/ Tu ne tueras point

Soyons clair, dans un monde merveilleux, où la connerie humaine n'avait pas atteint un stade critique, je ne pense pas qu'on aurait laissé Snyder faire n'importe quoi et se torcher avec les comics Batman comme il l'a fait. Que déjà, on voit une séquence entière (de rêve certes, mais prophétique donc ça peut arriver) où batman prend des armes à feu pour dézinguer des monsieur, où simplement pète une nuque en gros devant l'écran, CA PASSE.

MAIS que ce même Batman, torture à outrance, TIRE AVEC UNE ARME A FEU, et dézingue des mecs à coups de batmobile (oui, il en écrase au moins deux) voir de sulfateuse (qui tire de vrais balles vu que ça fait exploser deux voitures) là je dis stop. Il y a quelques temps, mon père (grand fan de batman ET de superman ET de man of steel) me disait au sujet de la séquence du trailer où batman tabasse des hommes de main que ça lui faisait penser au dessin animé le fantôme masqué (que je conseille ouvertement).

Dans ce même dessin animé, se pose la question d'un vigilante qui tue petit à petit des membres de la mafia, et les soupçons se portent sur batman. Or, à ce moment, intervient le comissaire Gordon pour dire "Batman ne tue pas". Et tout le long de ce dessin animé, on nous explique combien la différence fondamental entre Batman et ceux qu'il combat, c'est son refus de tuer... Batman NE TUE PAS.

Je dis pas qu'il est tout gentil tout mignon, mais ce choix de sa part est aussi la seule raison qui permet à Gordon de justifier de ne pas se lancer à sa poursuite. Mais là, Batman tue, baise des corps sans vie et sans âme (on le voit se réveiller à côté d'une paire de fesses, on ne verra d'ailleurs jamais le visage ou la voix qui va avec...), et picole. Car oui, Batman est alcoolique (c'est vrai que le personnage n'avait pas de problème juste sans ça.)

Pourquoi ? Comment ? Ne comptez pas sur le film pour vous y répondre, le but ici n'est que de laisser les mains libres à Zacky Snyder (et au maître du mal, là, dans les ombres) pour coller un personnage à ses fantasmes et ses plus bas instincts. Batman devient une figure de la paranoïa normale, là où chez nolan il était celui qui devait endurer. Batman renie tout ce qui fondait ce personnage depuis les dernières années, sans qu'aucune explication ne soit jamais apporté... Batman fait n'importe quoi, et Snyder jouit de sa toute puissance sur ce personnage.

3/ Tu adoreras Dieu seul et tu l'aimeras plus que tout

Mais rassurez-vous, il y a pire. Parce que si Snyder aime Batman, au point d'en faire son excroissance tuméreuse (un peu comme le Joker est sensé être la même excroissance, tient tient), il peut faire pire lorsqu'il n'aime pas le personnage. Et oui, tout comme Lex Luthor, Snyder hait Superman qui ne lui sert, en fait, qu'à justifier la présence de Batman. Aussi va-t-il passer tout son film à le traiter comme un connard égocentrique, vénéré par des mexicains bourrés à la téquila, qui se pose des questions chaque séquence où il a droit à du dialogue (soit 4 dans tout le film, au maximum).

Superman ne sauve personne, il ne s'explique jamais, et est littéralement balloté comme un sac de sable du début à la fin. Il ne prend jamais aucune décision sans avoir vu au préalable dix-huit personnes, et heureusement on échappe dans ce film au pasteur. Mais c'est sans compter sur Snyder et son symbolisme de gamin attardé pour venir bombarder le spectateur de phrase hautement intellectuel "je ne crois pas qu'il répondrait à Dieu lui-même" (on se rappelle que dans Rambo III, on se moquait d'une phrase pareille à raison.)

Sauf que rien n'arrive à être digne du message dans la réalisation. Car pour citer Avengers (et oui, moi fan de DC cite du marvel pour parler de DC...) "piètre dieu"... Car rien, ni les cadres tremblotants, ni les couleurs effacés, ni le montage épileptique, ni la lumière à chier, ni les effets FX qui présente un mélange entre abomination et tortue ninja pour doomsday ne parviennent à hisser le film vers une tentative de magnifier un temps soit peu son sujet.

Le film s'enlise, s'enfonce dans une boue si opaque que le grain de l'image en devient agressif, flou par moment, que la 3D (qui n'a aucun, mais alors AUCUN intérêt) rend le tout encore plus confus. Ce n'est pas le tout d'enchainer les contre-plongées, encore faut-il s'assurer d'avoir une idée derrière de plus pour tenter, un temps soit peu, un seul instant, de faire autre chose de ces personnages qu'une couverture qui a essuyé tant de vent et de tempêtes que ce n'est plus qu'un simple dessin délavé.

Superman est ridiculisé, anéanti sur l'autel de la chauve-souris, il n'a même pas l'occasion d'une redemption quand Luthor révèle même qu'il connait son identité secrète. Pourquoi ? Comment ? Ne croyez pas qu'on vous le dira, c'est tout c'est comme ça, il a sans doute remonté la même piste de cailloux que Loïs Lane.

4/ Une bière, un 4x4, un fusil, et une meuf à poil... America Fuck Yeah

Et le comble, c'est qu'en plus de la moral réac, ultra violente... Ce film est un film de beauf. Entre cette séquence atroce où on nous fait miroiter les seins de Loïs Lane (véridique, chaque mouvement est parfaitement calculé pour qu'on ne voit rien, mais sait-on jamais hou hou hou), ces caricatures d'hommes tellement musclés qu'ils ne peuvent même plus plier les bras, on se croirait en première d'un magazine pour fan de voitures custom.

Mais encore une fois, il y a pire... J'ai nommé Wonder Woman. J'avoue, Gal Gadot est loin d'être aussi atroce que ce que je craignais, mais toute la caractérisation et la réalisation en fait une égérie vulgaire, le pire étant atteint quand la caméra, subtilement, fait un travelling avant vers sont entre-jambe, pour faire espérer le spectateur la vision de deux trois poils pubiens mal rasé...

Vous me trouvez violent ? imaginez ce que j'ai ressenti quand j'ai vu un personnage que je rappelle j'ai taché de défendre être réduite à deux lignes de dialogues, et une égérie du nue pour permettre les fantasmes de crétins du Texas bourré à la bière. Wonder Woman ne sert STRICTEMENT A RIEN, à part introduire (avec autant de subtilité qu'avengers II) le film qui suivra lorsqu'elle recevra la mission de réunir la dream team.

Vous voulez un autre exemple ? Lex Luthor, qui lorsqu'il se retrouve en position de force tend un bonbon à un général et donne du "sucez moi ça". Alors non, c'est pas homophobe, je n'irai pas jusque là. C'est juste vulgaire, beauf, crade, pas drôle, et complétement con.

Le film va tellement à l'encontre des valeurs qu'il détruit même en 4 minutes ce qui fait la force de Batman, la mort de ses parents. Normalement, Thomas Wayne et sa femme se faisait abattre par un criminel, parce que Thomas tentait de protéger sa femme, et son collier de perle. Dans le meilleur des cas, il essayait même simplement de se mettre entre sa femme et la balle.

Là, Snyder nous fait un merveilleux gros plan, au ralenti, où Thomas décide de lutter, et donc de faire la bonne vieille légitime défense contre son assaillant. Ça peut avoir l'air de rien mais voilà comment on rend une scène ultra connue d'un assassinat hasardeux en bagarre de rue, et comment justement on montre normalement à un enfant qu'il ne faut pas lutter parce qu'on risque de prendre une balle.

5/ Le vrai responsable ?

En excluant le financier, y a-t-il un responsable à cette merde ? Il suffit pour ça de regarder les remerciements, ceux qui arrivent au final du générique : Frank Miller. Frank Miller, qui est plus ou moins le maître à penser de Snyder depuis 300 biberonne son héritier de toute son imagerie au point que Zacky déclare depuis des années vouloir adapté Dark Knight Returns.

SAUF, encore une fois, que n'est pas Frank Miller qui veut. Frank Miller est une figure du comics, oui, et un être totalement ambiguë, mais c'est aussi quelqu'un qui a le talent de la situation, de la mise en scène, du second degré, du cynisme, et surtout d'un nihilisme et d'un anarchisme profond qui parsème son œuvre jusqu'à récemment.

Je reviendrai sur Frank Miller, bientôt, mais il est très important de remarquer que son ambiguïté narrative est souvent sauvé par son style. Là, comme Snyder n'est qu'un tâcheron, incapable d'être original sans être beauf, il ne reste qu'un décalque de quelques comics poussiéreux, parfois plan par plan, quitte à être ridicule.

Est-ce que Miller a conscience de l'absence totale de talent de son élève ? Est-ce Tarantino ne se dit pas la même chose sur Rodriguez ?

Le fait est que, sans talent, Snyder livre un contenu patriotique, sentant bon la vision archaïque et WASP, et on aurait presque pu penser qu'il finirait par appeler à voter Trump dans les images. Je pense que là où il est, Frank Miller doit bien se bidonner de se jouer ainsi de son crétin de disciple, lequel ne restera jamais qu'un énième crétin à tenter de reproduire la figure de la grue, bloqué sur un arbre.

6/ Bilan

Batman V. Superman est une merde. Long, mal rythmé, mal fait (ce qui est un comble), il n'est que l'expression d'une jouissance fantasmagorique d'un des réalisateurs les plus surestimés par les Geeks. Véritable monument de sable et de verre pillés, il démontre comment il ne suffit pas de posséder les deux plus grands héros de tout les temps pour avoir une bonne histoire, et comment il ne suffit pas d'y croire pour se hisser au niveau du Marvel Cinematic Universe.

Parce qu'il ne comprends décidément rien à ce qu'il raconte, Zack Snyder offre à un public atterré, médusé, le pire film de super-héros de l'histoire du cinéma. Sans cadre, sans limite, on ne voit qu'un enfant autiste jouer avec des figurines bien trop grandes pour ses acteurs, lesquels n'ont pas assez de place pour qu'on puisse même juger de leur travail. Car non, même Gal Gadot ou Henry Cavill se retrouve dans un costume qui les dépasse, et sans une direction et un texte qui pourrait tenter d'au moins les élever un peu au dessus de la fange. Ben Affleck, lui, ne sait pas comment se situer et se perd vite dans un film auquel il semble sincèrement croire...

Mais ce n'est pas le tout de croire en un film, encore faut-il que l'on battisse son temple ailleurs qu'au bord du précipice. Le film tombe, coule, et on est surprit de voir à quel point Zack Snyder en rajoute pour accélérer la chute. Zack Snyder déteste les super-héros, il déteste la mythologie et les comics, et j'espère juste que ce film en fera prendre conscience aux gens, et qu'on ne laissera plus ces héros souffrir d'une telle injustice.

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